Rick Pas Vraiment Grimes au pays des kangourous
Ce film est une tentative réussie pour renouveler les films de zombies. On est ici loin d’un film d’horreur malgré la présence des morts-vivants. Il s’agit plutôt de présenter les enjeux de la paternité face à un choix inextricable : comment choisir l’inconnu à qui laisser son enfant quand on sait qu’on va bientôt mourir. Le contexte apocalyptique n’est là que pour renforcer l’enjeu et la difficulté du choix.
On retiendra notamment le moment où le héros pense sincèrement laisser sa fille à un couple dont l'homme paraît foncièrement mauvais mais est le seul candidat. On sent que Andy n'a plus le choix à ce moment là. Il a compris que la société a changé, que c'est la loi du plus fort qui prime désormais. Il préfère l'espace d'un instant laisser sa fille dans les bras de cet homme plutôt que de la voir mourir. On ressent bien également l'urgence de la situation grâce à un compte à rebours au poignet du héros.
SpoilerLa réalisation quant à elle offre des paysages magnifiques qui subliment le désert australiens. Il y a eu un vrai travail sur la photographie qui fait plaisir à voir. La mise en scène reste assez classique, et n’emprunte que rarement aux films d’horreur mis à part quelques scènes où, par exemple, on aperçoit un zombie en arrière plan qui s’approche. La musique, pour sa part, s’intègre très bien au film. Elle rehausse la tension aux moments opportuns mais n’est pas non plus transcendante et sera vite oubliée.
Côté acteurs, Martin Freeman joue très bien le rôle du père aimant et protecteur. Loin d’un Rick Grimes aventurier à la gâchette facile, le personnage de Freeman fera tout de même preuve de courage sachant ce qui l’attends pour pouvoir sauver sa fille . Le visage passe partout de l’acteur aidera sans nul doute le spectateur à s’identifier à lui (cela dit ils auraient peut être pu choisir des parents plus jeunes vu l’âge de l’enfant). Le méchant, joué par Anthony Hayes, a la tête de service. Un peu trop d’ailleurs car son personnage se montre stéréotypé. Les autres acteurs font le taf, mais je ne vais pas détaillé d’avantage.
Du côté du scénario, malheureusement, on sent parfois que la narration s’étire un peu trop, apportant quelques longueurs. La faute probablement au fait qu’il est tiré d’un court métrage à la base. On a également quelques thématiques périphériques (comme l’écologie et le retour à la nature) qui font presque figure de hors sujet ici.
Pour résumer, même si ce film n’est pas exceptionnel et comporte plusieurs défauts, j’ai trouvé qu’il avait bien maîtrisé son sujet principal (un père qui doit choisir auprès de qui laisser son enfant après sa mort). C’est un film qui se montre aussi original en renouvelant assez bien les films de zombies en s’éloignant de l’horreur.